Chaque année, plus de 400 000 vélos sont volés en France selon le Ministère de l’Intérieur, et près de 80 % ne sont jamais retrouvés (Source : Ministère de l’Intérieur). Face à ce fléau, le Bicycode s’impose aujourd’hui comme le système de marquage de référence pour les cyclistes urbains et ruraux.
Concrètement, le Bicycode est un numéro unique, gravé ou apposé sur le cadre du vélo, et relié à une base de données centralisée. Cette traçabilité offre une arme redoutable contre le vol, mais aussi une tranquillité supplémentaire lors de l’achat, la revente, ou en cas de contrôle par la police.
Depuis janvier 2021, la réglementation française impose le marquage Bicycode (ou équivalent agréé) pour tous les vélos neufs vendus par les professionnels. Depuis juillet 2021, l’obligation s’étend également aux vélos d’occasion vendus par des professionnels (Décret n° 2020-1439). Cette obligation ne concerne pas la vente entre particuliers, mais intégrer le Bicycode sur son vélo devient de fait une norme fortement recommandée, tant pour la protection que la valorisation du vélo.
Les vélos pour enfants (< 16 pouces), les vélos de compétition, ou certains vélos destinés à l’exportation peuvent bénéficier d’exemptions. Pour la plupart des usages urbains, le marquage est donc la norme.
La démarche est volontairement simple mais doit répondre à des standards précis, afin de garantir l’efficacité du dispositif.
Le marquage est généralement réalisé par gravure sur le cadre — invisible sans intervention intrusive, et quasi indélébile — ou via une étiquette autocollante inviolable (pour certains matériaux sensibles comme le carbone).
Le coût varie généralement de 10 à 20 €, voire gratuit lors d’opérations organisées par des collectivités. Certains assureurs ou mairies proposent ponctuellement des sessions gratuites ou subventionnées.
Le Bicycode concerne tous les types de vélos : VAE (vélos à assistance électrique), vélos de ville, VTT, vélos cargos, tandems… Seuls les vélos enfants de petite taille (roues de moins de 16 pouces) et les engins de compétition conçus exclusivement pour la pratique sportive peuvent y échapper. Le marquage n’est pas réservé aux vélos neufs : tout vélo, quel que soit son âge, peut être identifié à tout moment.
À l'achat d’un vélo d’occasion ou pour vérifier son propre vélo, il suffit de repérer une gravure sur le cadre, souvent sous le pédalier ou sur le tube diagonal, ou une étiquette spécifique. Vous pouvez ensuite saisir le numéro sur le site apic-asso.org pour consulter le statut du vélo.
Le marquage Bicycode ne remplace pas une assurance, mais il est de plus en plus demandé par les assureurs. Un vélo identifié retrouve 2 fois plus de chances de revenir à son propriétaire en cas de vol (Source : MMA Assurances).
Le dispositif contribue donc à faire reconnaître la possession légitime du vélo, et à décourager les circuits organisés de revente après vol (notamment sur les plateformes de seconde main).
Si le Bicycode ne fait pas disparaître la délinquance, il ralentit la circulation des vélos volés. Lors de contrôles routiers — ou en cas d’achat d’occasion — chaque vélo peut être identifié par la police municipale ou nationale. Un vélo déclaré volé et identifié comme tel est immobilisé, voire restitué à son légitime propriétaire.
Certaines métropoles (Strasbourg, Bordeaux, Paris) développent en réseau la consultation des bases Bicycode, et la collaboration avec la police s’intensifie lors des grandes opérations de lutte contre le recel. La présence du Bicycode joue clairement un rôle dissuasif : la revente devient risquée, et le vélo volé bien plus difficile à écouler.
Le protocole en cas de vol doit être rigoureux pour maximiser les chances de récupération :
Si la police retrouve un vélo identifié, la base est consultée pour prévenir le propriétaire. Le marquage doit alors être mis à jour pour refléter le changement de main en cas de revente, afin d’éviter tout litige ou ambiguïté.
Lors d’une vente ou d’un déménagement, les coordonnées sur la base Bicycode doivent être actualisées. Le transfert de propriété s’effectue directement en ligne sur le site Bicycode, après validation des pièces justificatives (facture, pièce d’identité). Il est impératif d’effectuer cette démarche à chaque changement, sinon le nouveau propriétaire pourrait rencontrer des difficultés en cas de contrôle ou de vol.
Le Bicycode est le référent en France, mais d’autres solutions existent. Quelques alternatives homologuées ou en voie de le devenir sont reconnues, notamment par la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) :
Chacun présente ses spécificités techniques, frais, et niveaux de compatibilité avec les assurances, mais aucun n’a encore la même notoriété ou intégration dans les fichiers consultés régulièrement par la police que le Bicycode. Les fabricants cherchent néanmoins à uniformiser à terme les bases pour favoriser la récupération au-delà des frontières françaises, notamment via les initiatives européennes (BikeRegister ou VeloRegister Allemagne).
Adopter le Bicycode, c’est s’offrir une sécurité supplémentaire, mais c’est aussi participer activement à la lutte contre le vol de vélos en France. Alors que le marché du vélo explose (ventes multipliées par deux depuis 2019, source : FUB), l’identification devient la règle pour la circulation et la revente de cycles, tout en stimulant la responsabilité collective des cyclistes et de leurs interlocuteurs. Avec la généralisation du marquage, la France se rapproche ainsi des meilleurs standards européens en matière de sécurité et de micro-mobilité urbaine.
Un vélo marqué est un vélo qui peut retrouver sa route, même après un détour involontaire. Difficile aujourd’hui de recommander l’achat ou l’usage d’un vélo sans identification, particulièrement en milieu urbain. Le Bicycode s’impose, mais permet aussi d’imaginer de nouveaux services autour du vélo : carnet d’entretien électronique, attestation de propriété numérique, ou alertes automatiques en cas de tentative de revente… autant de pistes à suivre pour une pratique cycliste toujours plus sereine.