Longtemps cantonnées aux cyclotouristes et aux amateurs de longues randonnées, les applications de guidage vélo se sont progressivement imposées comme un accessoire incontournable pour les trajets urbains. L’essor de la mobilité douce et l’augmentation des infrastructures cyclables ont en effet favorisé l’émergence de nombreuses plateformes proposant des itinéraires sur mesure. Certaines, comme Google Maps ou Komoot, sont déjà bien connues du grand public. D’autres, spécialisées et parfois moins médiatisées, méritent aussi qu’on s’y attarde. Ride with GPS fait partie de ces solutions qui intriguent de plus en plus de cyclistes urbains en quête d’alternatives.
Ce service a d’abord gagné en popularité auprès des amateurs de cyclotourisme ou de vélo de route, mais il ambitionne aussi de s’adapter aux utilisateurs urbains, dont les besoins diffèrent légèrement. Comment cette plateforme se distingue-t-elle de ses concurrents ? Quels avantages propose-t-elle pour celles et ceux qui sillonnent quotidiennement les rues des grandes villes ? Voilà quelques questions qui méritent une analyse approfondie afin de déterminer si Ride with GPS constitue ou non une option crédible pour optimiser ses déplacements à vélo.
Ride with GPS est une plateforme qui concentre ses efforts sur la création, l’enregistrement et le partage de parcours. Lancée par deux passionnés de vélo, elle a d’abord séduit les adeptes de longues randonnées, avides d’outils de planification précis et de fonctions avancées telles que le calcul de la dénivelée, la synchronisation automatique avec des compteurs GPS ou encore l’exportation de tracés dans différents formats (GPX, TCX, FIT). L’interface, aujourd’hui disponible sur le web et via une application mobile dédiée, a su évoluer avec le temps et s’enrichir de nombreuses fonctionnalités pour s’adapter à des usages variés.
Selon le site officiel de Ride with GPS (source : https://ridewithgps.com/), plusieurs millions de parcours y sont déjà répertoriés à travers le monde, couvrant aussi bien des contrées lointaines que des centres urbains très denses. L’objectif principal est de fournir un outil complet et intuitif de planification et de navigation, tout en offrant un suivi statistique précis des activités enregistrées. En cela, Ride with GPS se rapproche d’autres applications populaires, comme Strava ou Komoot, mais propose des spécificités qui peuvent séduire un public urbain.
Ride with GPS s’appuie sur un moteur cartographique détaillé, qui inclut différentes couches d’informations. Les utilisateurs ont la possibilité de voir les pistes cyclables (selon la base de données disponible), les routes secondaires et les voies à forte densité. Dans un environnement urbain, où la fluidité et la sécurité comptent autant que la distance, ce sont des paramètres précieux. Le planificateur offre également la possibilité de définir des points intermédiaires (waypoints) et de verrouiller certaines portions de trajet si l’on souhaite absolument passer par une rue spécifique.
Pour les cyclistes urbains, la capacité à générer un itinéraire détaillé avec alertes de navigation est un atout. À chaque virage critique, Ride with GPS propose une instruction vocale (ou visuelle) qui se synchronise avec un smartphone ou un GPS compatible. Ainsi, même dans des métropoles complexes, suivre son parcours devient plus intuitif. Cette fonctionnalité s’avère particulièrement utile pour découvrir de nouveaux quartiers, ou pour adapter son trajet en cas de travaux ou de déviations temporaires.
Contrairement à des outils plus classiques comme Google Maps, Ride with GPS nuance ses indications par rapport aux préférences de l’utilisateur. Si l’option « éviter les grandes artères » est cochée, le calcul d’itinéraire tente d’emprunter des pistes cyclables ou des routes plus calmes, dans la limite de la faisabilité géographique. Cette personnalisation contribue à rendre l’expérience agréable, surtout lorsque la sécurité reste prioritaire.
En parallèle, l’application propose une visualisation des dénivelés. Dans certaines villes vallonnées (comme Lyon ou San Francisco), ces données ont un impact majeur. Savoir d’avance qu’un itinéraire comporte une forte pente permet de mieux se préparer, par exemple en anticipant des sections plus lentes ou en choisissant carrément un autre itinéraire si la topographie s’avère trop exigeante. Pour qui veut se déplacer rapidement tout en évitant l’épuisement, Ride with GPS démontre ici une valeur ajoutée non négligeable.
Comme de nombreuses applications de ce type, Ride with GPS encourage l’engagement de sa communauté. Les utilisateurs peuvent partager leurs itinéraires favoris, commenter des parcours, et ajouter des points d’intérêt (cafés, boutiques de réparation, fontaines publiques…). Dans un contexte urbain, ce fonctionnement collaboratif sert à identifier des routes agréables, à contourner des chantiers ou à repérer des zones accidentogènes.
D’après plusieurs témoignages recueillis sur des forums de cyclistes urbains (par exemple Cyclingtips Forum), la possibilité de découvrir des parcours conçus par d’autres usagers du même secteur représente l’un des arguments majeurs en faveur de Ride with GPS. Cette mise en commun de connaissances, enrichie par des retours d’expérience, peut faire gagner un temps précieux lors de la planification des déplacements quotidiens.
Ride with GPS est disponible en version gratuite, offrant déjà un éventail de fonctions plutôt pratique. Cependant, certaines fonctionnalités avancées, comme le téléchargement hors ligne des cartes ou des statistiques détaillées, nécessitent un abonnement payant. Pour un cycliste urbain, la question se pose de savoir si ces options valent l’investissement mensuel ou annuel.
L’accès hors ligne, par exemple, peut faire la différence dans des situations où la couverture réseau est défaillante. En ville, il arrive de se retrouver dans des zones au signal faible (parkings souterrains, tunnels, couloirs de métro ou de tram). Disposer de cartes téléchargeables garantit de ne pas se perdre, même en l’absence de connexion. Quant aux statistiques avancées, elles permettent de décortiquer chaque trajet et d’optimiser ses performances, ce qui peut s’avérer secondaire pour certains cyclistes du quotidien, mais crucial pour d’autres qui cherchent à améliorer leur condition physique ou leur efficacité de déplacement.
Un autre critère qui peut attirer l’attention des cyclistes urbains concerne l’intégration de Ride with GPS avec d’autres dispositifs, comme les compteurs Garmin, Wahoo ou encore des montres connectées. La synchronisation automatique des parcours facilite le transfert de l’itinéraire depuis l’ordinateur ou le smartphone vers le compteur GPS. Cette compatibilité inter-plateformes offre un confort appréciable en évitant de procéder à de multiples manipulations et conversions de fichiers.
L’écosystème urbain est également marqué par l’essor des vélos électriques, dont certains intègrent une connectivité Bluetooth ou Wi-Fi. Ride with GPS ne propose pas encore de fonctionnalités spécifiques pour gérer l’autonomie de la batterie d’un VAE (Vélo à Assistance Électrique), mais l’application peut tout de même indiquer les altitudes et les durées de trajet estimées, qui guident indirectement la gestion de la batterie. Par ailleurs, la création d’itinéraires adaptés aux E-Bikes pourrait constituer un axe d’amélioration à surveiller pour le futur.
Il existe plusieurs alternatives à Ride with GPS. Komoot, par exemple, cible à la fois les randonneurs et les cyclistes, avec un fort accent sur la découverte de lieux et la mise en avant de l’aspect « aventure ». Strava, quant à elle, se distingue par son côté communautaire basé sur la performance, les segments chronométrés et l’aspect compétitif. Google Maps, de son côté, se focalise sur la simplicité, la gratuité et une mise à jour en temps réel du trafic, bien qu’il ne soit pas exclusivement axé sur le vélo.
Dans ce panorama, Ride with GPS se positionne comme un outil plus complet que Google Maps pour la planification d’itinéraires. En revanche, Strava l’emporte sur la dimension sociale ; il demeure l’incontestable champion du partage de données sportives. Komoot brille par sa cartographie hors pair, ses partenariats et son côté « outdoor ». Mais pour un cycliste urbain cherchant avant tout une navigation précise, un guidage vocal efficace et un large catalogue d’itinéraires déjà testés, Ride with GPS représente une option solide en termes de fiabilité et de richesse fonctionnelle.
D’après la page officielle du Play Store (source : Google Play), l’application Ride with GPS dépasse maintenant les 500 000 installations sur Android, et obtient une note moyenne supérieure à 4,5/5. Sur l’App Store (source : Apple App Store), les utilisateurs lui attribuent également des évaluations souvent supérieures à 4,5/5, saluant notamment la qualité du support technique. Selon un sondage informel relayé par le site BikeRadar, les points forts rapportés par les utilisateurs incluent la précision du calcul d’itinéraire et la clarté de l’interface.
En matière de croissance, Ride with GPS a fait savoir lors d’une mise à jour d’août 2022 (information disponible sur son blog officiel) que le nombre d’utilisateurs actifs mensuels avait augmenté de plus de 30 % entre 2021 et 2022, confortant ainsi la tendance à l’adoption de solutions numériques pour la mobilité à vélo. S’il est difficile de trouver des chiffres précis concernant la répartition entre cyclistes urbains et cyclotouristes, l’orientation prise par l’entreprise — offrir davantage d’outils urbains — laisse à penser que cette part devrait s’accroître dans les années à venir.
Malgré ses atouts, Ride with GPS dispose de quelques marges de progression pour satisfaire davantage les cyclistes des grandes villes. Certains usagers émettent le souhait d’une interface plus spécifiquement pensée pour la mobilité urbaine, indiquant par exemple les « points noirs » au trafic dense ou les secteurs sans pistes cyclables durant les heures de pointe.
D’autres pistes d’amélioration concernent la prise en compte des données de pollution ou du niveau de bruit. Dans certaines métropoles, des cartographies de la qualité de l’air commencent à se développer, et les intégrations avec des mesures en temps réel gagneraient à être directement croisées avec la planification d’itinéraires. Il n’est pas exclu que Ride with GPS se dote un jour de ces fonctionnalités, compte tenu de l’intérêt grandissant pour la mobilité verte et le bien-être des cyclistes au quotidien.
Au fil des années, cette application a su se forger une solide réputation dans le domaine de la planification d’itinéraires longue distance. Aujourd’hui, elle se tourne résolument vers la sphère urbaine, en enrichissant ses fonctionnalités pour les trajets courts et en misant sur le partage communautaire d’astuces et de parcours. Les évolutions technologiques, notamment l’intégration d’intelligences artificielles capables d’analyser le trafic en temps réel ou de proposer automatiquement des itinéraires alternatifs en cas de pluie ou d’accident, laissent entrevoir de belles perspectives.
La concurrence reste toutefois féroce. Les mastodontes comme Google investissent massivement dans l’amélioration de leurs fonctionnalités vélo, et d’autres acteurs spécialisés bénéficient d’une communauté historique. Ride with GPS peut tirer son épingle du jeu en continuant à développer des outils qui assurent à la fois la sécurité, la précision et la personnalisation pour l’usager urbain. La richesse cartographique, associée à un guidage vocal robuste, constitue déjà un socle solide. En poursuivant sur cette lancée, la plateforme peut s’affirmer comme une alternative crédible face aux géants du secteur, notamment pour celles et ceux qui apprécient les options avancées pour planifier, partager et analyser leurs trajets quotidiens.