Bien choisir son antivol reste le geste numéro un. Pourtant, beaucoup commettent l’erreur de miser sur un câble fin, une chaîne ordinaire ou – pire – l’antivol à spirale, qui se coupe parfois en moins de 10 secondes avec de simples pinces. Or, une étude de la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) révèle que près de 80% des vélos volés étaient protégés par un antivol jugé « fragile ou inadéquat ».
Quel intérêt d’avoir le meilleur antivol du monde si on le place n’importe comment ? La tentation est forte d'accrocher seulement la roue avant ou le cadre par un élément démontable. Beaucoup de voleurs se contentent de récupérer la roue ou de déboulonner un cadre mal sécurisé. Rappel : une roue avant se retire en quelques secondes, sans outillage spécial pour peu qu’on sache comment faire !
Le choix de l’emplacement fait toute la différence. On observe une concentration de vols près des gares, devant les universités, à proximité de certains arrêts de tram et dans les rues mal éclairées et peu fréquentées le soir. Les stations « visibles » ne sont pas toujours synonymes de sécurité : un vol en plein jour devant la foule, c’est (malheureusement) loin d’être rare. Pourtant, 60% des vols ont lieu de jour selon la FUB.
Beaucoup pensent que leur vélo est à l’abri une fois passé le portail de la copropriété ou du local à vélos. Pourtant, près de 30% des vols surviennent dans des espaces a priori « sécurisés » (source : Observatoire du Cycle, 2023). Les voleurs ciblent les sous-sols, parkings partagés, garages et cages d’escalier non surveillés. La clé reste la même : attachez toujours votre vélo, même à l’intérieur.
Selle, batterie de VAE, sacoches, lumières, GPS... tous ces éléments attirent la convoitise. D’après Décathlon, la perte d’accessoires représente 15 à 20% des signalements en magasin suite à un vol partiel. Or, sécuriser ces équipements devient crucial, surtout avec la montée du vélo électrique dont la batterie coûte parfois plus de 500€.
L’immatriculation des vélos est obligatoire à la vente depuis 2021, mais trop de cyclistes ignorent son utilité. Résultat : moins de 3% des vélos volés sont retrouvés par la police (donc 97% disparaissent à jamais, Source Le Parisien, 2022). Le marquage (Bicycode, Paravol, Recobike...) permet non seulement d’identifier le propriétaire, mais complexifie la revente pour le voleur.
Si la souscription à une assurance vélo est un réflexe croissant (notamment pour les VAE haut de gamme), certains oublient de lire en détail les clauses. Beaucoup d’assurances n’interviennent que si le vol a lieu dans un local privé fermé à clé, avec usage de la violence ou effraction, ou encore requis un antivol homologué. Les exclusions sont parfois nombreuses : stationnement nocturne sur la voie publique, absence de marque sur l’antivol, défaut de preuve etc.
Les chiffres démentent ce préjugé : sur 100 vélos volés dans l’Hexagone, près de la moitié ont plus de 5 ans et valent moins de 150 €. Un vélo en piteux état, c’est parfois le choix numéro un pour un voleur qui ne veut pas attirer l’œil des forces de l’ordre. Cet argument vaut aussi pour les vélos d’enfants, souvent dérobés dans les halls ou les cages d’escalier.
Un vélo laissé toute une nuit ou plusieurs jours au même endroit devient une cible de choix. Selon Cyclable, la durée idéale pour un stationnement « dans la rue » ne devrait pas excéder 2 à 3 heures en journée. Plus on laisse son vélo seul longtemps à l’extérieur, plus les chances de disparition augmentent.
La technologie peut être une alliée précieuse. Traceurs GPS camouflés, alarmes connectées, applications collaboratives : ces nouveaux outils permettent non seulement de décourager, mais aussi de réagir rapidement en cas de vol. Une étude d’INOV360 sur les traceurs GPS indique que 25% des vélos équipés ont pu être retrouvés grâce à la localisation en temps réel.
Protéger son vélo en ville, c’est plus que de la prudence : c’est une routine à instaurer. Les outils existent, de l'antivol de qualité au marquage, en passant par la technologie connectée. Chaque étape compte, du choix de l’emplacement à la vigilance dans les espaces collectifs. Car, face à des voleurs bien équipés et opportunistes, c’est la somme de petits détails qui fera la différence. Et au fil du temps, ces gestes deviennent des réflexes aussi naturels que d’enfourcher son vélo chaque matin.
Sources :