Le vélo pliant est l’objet de toutes les convoitises dans l’environnement urbain. Au-delà de son aspect pratique, il attire aussi les regards indésirables des voleurs. Sa portabilité, qui fait sa force, peut paradoxalement devenir son talon d’Achille : un vélo conçu pour se transporter et se stocker facilement… est aussi plus simple à dérober et à dissimuler. Selon la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB), près de 400 000 vélos sont volés chaque année en France, et les modèles pliants, en nette augmentation depuis 2020, représentent une cible privilégiée pour les voleurs professionnels, notamment dans les grandes villes comme Paris, Lyon ou Bordeaux.
Protéger son vélo pliant nécessite donc une approche différente de celle d’un vélo classique. Sa conception spécifique (cadre compact, charnières, pièces mobiles) implique de repenser l’usage de l’antivol, de privilégier certains accessoires, mais aussi d’adopter une stratégie de stationnement plus pointue. Ces spécificités méritent d’être comprises pour éviter les déconvenues.
Les antivols en U classiques, bien que reconnus pour leur robustesse (source : UFC-Que Choisir), ne sont pas toujours simples à adapter aux tubes plus fins ou encombrés d’un pliant. Il existe trois grandes familles d’antivols pour vélo qui méritent une attention particulière :
Lorsque vous investissez dans un antivol, l'important est la combinaison entre portabilité et efficacité. Sur un modèle comme le Brompton ou le Dahon, les points de fixation sont souvent réduits : privilégiez un U court et large ou un cadenas pliant robuste de 80 à 100 cm de longueur, suffisant pour faire le tour du cadre et d’un point fixe. Selon un test de la FUB, 84% des vols sont commis sur des vélos attachés à des "points faibles" (mobilier urbain amovible ou parties facilement coupables).
Le réflexe naturel du propriétaire d’un vélo pliant est de le garder avec soi. Effectivement, 60% des utilisateurs (Source : FUB, Baromètre 2023 "Cyclistes urbains") évitent d'attacher leur vélo dehors pour limiter le risque. Mais ce n’est pas toujours possible au quotidien, notamment lorsqu’on combine vélo + train/métro ou au bureau.
Voici quelques bonnes pratiques de stationnement :
Un point essentiel : même replié et à l’abri du regard, un vélo pliant attire la convoitise dans un local commun ou en copropriété. N’hésitez pas à le sécuriser également à l’intérieur.
Depuis l’entrée en vigueur de l’obligation de marquage en 2021, tout vélo neuf vendu en France doit être enregistré dans la base Bicycode ou Paravol. Si vous achetez un vélo pliant d’occasion ou venant de l’étranger, faites-le marquer rapidement. Ce dispositif est précieux : selon le Ministère de l’Intérieur, 40% des vélos retrouvés par les forces de l’ordre ne sont jamais restitués à leur propriétaire faute de marquage identifiable.
L'inscription sur Bicycode ou Paravol prend quelques minutes et augmente drastiquement les chances de retrouver un vélo volé, tout en dissuadant certains voleurs de le revendre. Il est aussi utile d’immortaliser le numéro de série, la facture d’achat et des photos détaillées pour faciliter les démarches en cas de vol.
La sécurité du vélo pliant passe également par des accessoires dédiés. Plusieurs marques se sont spécialisées dans les équipements "low profile", difficiles à retirer et adaptés à la portabilité :
Certaines marques (Tern, Brompton) proposent aussi des points de fixation antivol solides directement intégrés au cadre. Dans tous les cas, combinez plusieurs dispositifs : les études menées sur les réseaux de la SNCF montrent que moins de 1% des vélos équipés de trois niveaux de sécurité (antivol U, câble + housse ou marquage) sont volés contre 13% lorsque seul un câble est utilisé (SNCF, rapport sécurité vélo, 2022).
Si la sécurité "matérielle" reste importante, la dissuasion joue un rôle crucial :
Les vélos pliants à assistance électrique connaissent un succès exponentiel : le marché français a progressé de 19% en 2023 (Union Sport & Cycle), et 72% des modèles de moins de 15 kg sont pliants. Or, sur ces bicyclettes, la batterie détachable fait figure de "point faible" : elle peut se voler en quelques secondes, même sur un parking surveillé.
Chargeurs, écrans et assistance connectée sont également des cibles. Ne laissez sur le vélo que le strict minimum lorsque vous le stationnez.
Le vélo pliant s’impose dans le paysage urbain comme l’allié de la mobilité douce, mais impose une vigilance de tous les instants. Adopter des pratiques adaptées – investir dans des antivols de qualité, utiliser les solutions de marquage, privilégier le stationnement sécurisé, penser à la protection des accessoires, personnaliser son vélo... – permet de profiter du meilleur des deux mondes : la liberté de se déplacer et la sérénité face au risque de vol.
À mesure que la législation évolue et que les collectivités multiplient les offres de stationnement sécurisé, chacun peut adapter son niveau d’exigence selon la valeur de son vélo et la fréquence d’utilisation. Mais une chose est claire, les mauvaises surprises sont largement évitables à condition d’anticiper. Prendre de bonnes habitudes aujourd’hui, c’est pédaler l’esprit tranquille demain.
Sources utilisées : FUB, SNCF, Union Sport & Cycle, UFC-Que Choisir, Ministère de l’Intérieur, plateformes françaises de marquage Bicycode et Paravol, témoignages utilisateurs (forums communautaires).