La circulation urbaine impose aux cyclistes de penser sérieusement à leur visibilité. Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, en 2022, près de 46 % des accidents de cyclistes ont eu lieu lors de trajets de nuit ou en conditions de faible luminosité. La question du feu arrière, souvent réduite à un simple achat d’accessoire, est en réalité un enjeu central de sécurité pour tous les usagers de la route. Entre feu fixe et feu clignotant, le débat ne cesse de diviser cyclistes et experts de la mobilité urbaine.
Cet article propose une analyse détaillée, fondée sur des études et avis d’experts (notamment de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette et de l’IFSTTAR), pour comprendre toutes les implications de ce choix technique.
Aujourd’hui, 97 % des éclairages vendus sont à LED (source : Union Sport & Cycle). Les LED offrent luminosité, longue durée de vie, et faible consommation d’énergie, rendant indifféremment possible le fixe ou le clignotant.
La visibilité du cycliste par les autres usagers notamment motorisés dépend de deux facteurs : l’intensité lumineuse et le contraste avec l’environnement urbain.
Une étude menée par la Fédération européenne des cyclistes en 2020 a montré que les feux arrière clignotants augmentaient la reconnaissance du cycliste de 30 % en pleine ville, mais certains usagers motorisés les trouvaient « fatigants » quand la fréquence est élevée.
En France, le code de la route (article R313-25) impose la présence d’un feu arrière de couleur rouge, mais il ne précise pas que la lumière doit obligatoirement être fixe. Toutefois, certains pays européens exigent la lumière continue pour ne pas perturber les autres usagers :
À l’échelle européenne, il n’existe pas de norme unique : les cyclistes urbains, notamment ceux qui traversent des frontières ou empruntent plusieurs modes de déplacement, doivent se renseigner localement.
| Critère | Feu arrière fixe | Feu arrière clignotant |
|---|---|---|
| Visibilité de jour | Limitée, sauf modèles très puissants | Excellente, attire l'œil |
| Visibilité de nuit | Élevée dans l’obscurité totale | Très élevée, mais peut gêner d’autres usagers |
| Autonomie | Souvent supérieure, consommation continue | En général meilleure grâce aux pauses lumineuses |
| Compatibilité légale | Légal partout | Possible interdiction dans certains pays |
| Risque de confusion | Faible | Présent (peut rappeler gyrophare, alarme, etc.) |
| Confort pour les autres | Ne gêne pas de façon notable | Peut être perçu comme agressif ou fatigant |
Pour trancher entre feu fixe et feu clignotant, il s’agit avant tout de prendre en compte l’environnement, la fréquence d’utilisation, et la typologie des trajets :
Certaines marques proposent désormais des feux arrière « intelligents » adaptant automatiquement leur puissance ou leur clignotement à la luminosité et aux mouvements du vélo, comme le Garmin Varia RTL515 ou le See.Sense ACE (voir Garmin et See.Sense).
La question du feu arrière fixe ou clignotant ne se résume pas à une simple préférence. Il s’agit de jongler entre la réglementation, les attentes des autres usagers de la route et sa propre réalité de cycliste urbain. Les feux clignotants séduisent par leur capacité à capter l’attention, mais leur acceptation légale et sociale n’est pas universelle. À l’inverse, le feu fixe, peut-être plus consensuel, est reconnu partout mais moins percutant dans les environnements saturés de stimuli visuels.
L’étude du contexte, de la fréquence d’utilisation et la connaissance des principaux risques déterminent le choix le plus pertinent. Garder à l'esprit que la meilleure visibilité reste la combinaison d’un feu arrière performant, d’accessoires réfléchissants et d’un comportement anticipatif sur la route demeure le socle d’une mobilité urbaine plus sûre pour tous.
Pour aller plus loin : consulter les ressources pratiques de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) et les guides de la Sécurité Routière pour se tenir à jour des évolutions réglementaires.