Le vol de vélos en France n’épargne plus aucune ville. En 2023, selon le Ministère de l’Intérieur, plus de 400 000 vélos ont été volés, soit un toutes les 90 secondes. Parmi eux, moins de 3 % sont restitués à leurs propriétaires. Avec l’explosion des vélos à assistance électrique (VAE), la valeur moyenne d’un vélo volé ne cesse d’augmenter. On estime aujourd’hui à 500 € la valeur moyenne* d’une bicyclette volée, mais pour un vélo électrique, la note grimpe facilement au-delà de 2 000 € (source : UFC-Que Choisir avril 2023).
Face à ce constat, il est essentiel d’évaluer non seulement le risque encouru, mais aussi le budget à investir pour sécuriser efficacement son vélo. Un arbitrage qui ne s’improvise pas, car les dépenses associées varient fortement selon la nature du vélo, le quartier et les habitudes de stationnement.
La sécurisation ne s’arrête pas à un simple antivol. Protéger son vélo en milieu urbain implique plusieurs couches de défense et, donc, plusieurs postes de dépenses. Voici les incontournables :
Les experts et les assureurs recommandent unanimement de consacrer 10 à 15 % de la valeur du vélo dans l’achat du/des antivols (source : Fédération française des Usagers de la Bicyclette – FUB). Il existe plusieurs grandes catégories :
Pour une sécurité optimale, il est pertinent de cumuler deux systèmes d’antivol différents, ce qui dissuade la plupart des voleurs en allongeant le temps nécessaire à l’effraction (source : étude Bicycode / la Sécurité routière).
À noter : Les antivols connectés (avec alarme ou géolocalisation) se démocratisent : il faut prévoir de 80 à 180 € selon les modèles.
Depuis le 1er janvier 2021, tout vélo neuf vendu en magasin doit être marqué (Bicycode, Recobike, Paravol…). Le but : enregistrer le vélo dans une base nationale et rendre la revente plus difficile.
Contrairement à une idée reçue, l’assurance habitation couvre rarement le vol de vélo, en particulier à l’extérieur du domicile. Or, les VAE représentent la cible favorite des voleurs en 2023 (source : Cyclable).
Pour un vélo électrique à 2 000 €, il faut donc compter 100 à 300 € par an d’assurance pour une couverture complète, assistance comprise.
On pense à tort que la sécurité ne concerne que le cadre. Or, une grande partie des larcins concerne les roues, la selle, voire la batterie ou les éclairages amovibles. Selon La FUB, 22 % des vols concernent des composants seulement.
Un vélo attaché à un mobilier urbain non conforme ou à un poteau « surmontable » n'est jamais à l'abri. Selon l’Enquête Mobilité des personnes 2022, 60 % des vols urbains ont lieu en journée, devant des commerces ou des gares où la surveillance est rare.
Pour équiper son logement d’un support mural ou d’un râtelier solide :
Pour chaque profil, il faut prévoir une dépense supplémentaire de 5 à 25 € par an pour l’entretien ou le renouvellement d’un antivol ou de ses accessoires.
Investir dans la sécurisation d’un vélo peut surprendre par son coût, mais les statistiques sont sans appel : selon Suravenir Assurances (2023), 70 % des vols de vélos ont lieu faute d’antivol efficace ou d’un simple oubli de sécurité. À l’inverse, un vélo solidement protégé, marqué, et stationné dans un espace adapté a jusqu’à 8 fois moins de risques d’être volé que la moyenne (source : La FUB, étude VeloVol 2022).
De nombreux assureurs refusent d’indemniser en cas de négligence (absence d’antivol conforme), et le coût émotionnel d’un vol est souvent supérieur au coût matériel. La sensibilisation à la sécurité reste aussi le meilleur moyen de renforcer la communauté cycliste urbaine, chaque cycliste bien équipé, c’est un peu moins de tentation pour les voleurs.
Enfin, le développement de dispositifs publics (box sécurisées, marquage obligatoire) ainsi que les systèmes d’assurance « à la carte » permettent aujourd’hui d’aligner le budget nécessaire à la sécurisation du vélo avec ses propres usages, et d’adapter intelligemment ses dépenses.
En fonction de votre collectivité, certaines villes proposent des subventions pour l’achat d’antivols agréés, l’installation de racks ou la location de box : renseignez-vous auprès de votre mairie ou de l’agglomération (exemple : Métropole de Lyon, Paris, Nantes).
Protéger son vélo, ce n’est pas seulement éviter une mauvaise surprise ; c’est prolonger sa durée de vie, oser plus d’itinéraires, et profiter sereinement de la ville à deux roues !